Some Rain must Fall
de Qiu Yang
On retrouve cette nécessité vitale d’un appel d’air dans Some Rain Must Fall où l’on suit Cai, femme au foyer de 40 ans qui ne semble plus savoir qui elle est, ou qui elle veut être. Durant un match de basket de sa fille, elle blesse accidentellement une personne âgée. Cet événement à priori anodin se révèle le catalyseur d’une vie qui se dérobe sous ses pieds.
Le cinéma de Qiu est une œuvre au noir, comme un tableau d’Hopper où les lumières néon et tungstène viendraient éclabousser les grands ensembles urbains anonymes et nocturnes pour révéler les drames individuels et les cris étouffés. Un travail à la fois psychologique et politique qui filme dans un même mouvement l’insécurité économique des classes moyennes et celle plus intime de la cellule familiale chinoise. Le portrait d’une société et d’êtres humains qui vacillent, comme deux colosses d’argile étrangers à leurs propres douleurs.