Après Golf Leaf, Vincent Tilanus revient sur la difficulté pour la jeunesse à trouver son indépendance avec des personnages empêtrés dans des drames contemporains. Marlon Brando creuse ce sillon fertile mais dans une partition plus légère : « Malgré les éléments les plus dramatiques et caricaturaux, j'ai toujours voulu raconter une histoire qui sonnerait vrai. En revenant aux expériences personnelles qui ont inspiré l'écriture, je me remémorais les innombrables mosaïques qui constituent une amitié ainsi que l'apprentissage de l'indépendance». Marlon Brando est un itinéraire émotionnel et pop ; aussi le cinéaste hollandais revient sur la signification arborescente du titre « J'ai toujours trouvé passionnant qu'il soit un objet d'adoration à la fois dans la communauté gay et lesbienne. Je voulais aussi l'utiliser comme une inside joke qui relierait les personnages tout au long du film. »

 

La singularité du film tient également dans sa narration à la fois éclatée, égarée et sereine : « j'ai pensé qu'il était important de raconter cette histoire à travers tous ces petits fragments. C'était un défi fantastique pour les acteurs, l'ensemble de l'équipe et moi-même d'essayer de conter l'histoire à travers cette forme plus suggestive tout en gardant le spectateur investi dans le parcours émotionnel. » Vincent Tilanus cite volontiers des références hétéroclites, passant de : « l'espièglerie de Jules et Jim de François Truffaut » au « tendre et chaotique Fucking Åmål de Lukas Moodyson, un excellent exemple d'une œuvre qui utilise son style visuel pour dépeindre une humeur juvénile très spécifique sans perdre son sens du réalisme. »