"Après avoir étudié la réalisation à l'Académie égyptienne des arts - institut supérieur du cinéma j’ai réalisé deux courts métrages, Breathe Out (Zafir) en 2011 et Les suites de l'inauguration des toilettes publiques au kilomètre 375, premier film égyptien à avoir été sélectionné pour la compétition de la Cinéfondation au Festival de Cannes 2014.

Feathers part d’une idée simple que j’ai eue il y a 6 ans. Le film raconte l’histoire d'un homme qui se transforme en poule et il y a des preuves sérieuses à cela, ce n’est ni une blague ni un complot. À travers cette parabole, mon désir est de dépeindre une tranche de vie difficile d’une famille égyptienne ordinaire. Alors qu’elle fait face à une situation absurde, les membres de cette famille réagissent sans trop réfléchir. Mais en réalité, ils sont coincés. Et comme ce sont des anti-héros, personne ne se soucie d'eux ou de leurs problèmes. C’est une situation dont je me sens très proche et du coup, à partir du moment où j’ai eu l’idée de réaliser ce film, c’est devenu complètement obsessionnel. 

Mes inspirations sont nombreuses et je suis très ancré dans la culture égyptienne, notamment dans son patrimoine cinématographique et musical. Les cinéastes Youssef Chahine, Mohamed Khan, Khairy Beshara, Yousry nasrallah, Oussama Fawzy mais aussi Robert Bresson, Aki Kaurismaki et Jacques Tati m'ont inspiré pour ce film, construit comme un poème avec lequel j'essaie de faire ressentir au public l'essence de nos vies. A travers la mise en scène, j'ai essayé de créer une sorte de pont entre eux et nous, afin que nous ressentions ce qu'ils ressentent. J'avais envie d'être le plus sincère possible avec eux, avec leurs peurs. Sans les étiqueter ni les juger."