ERIKA
de Marie Larrivé
Bretagne, 1999. Sylvia, 68 ans, informaticien-ne à la retraite, est gravement malade. Elle a remis sa vie entre les mains du docteur Dubois qui, selon certaines rumeurs de village, aurait découvert un traitement miracle contre le cancer. Mais, à mesure que la tempête du siècle se rapproche des côtes, Sylvia commence à douter des méthodes de son médecin.
Le talent de Marie Larrivé pour représenter la beauté et l’étrangeté de la nature par le biais d’une animation expressive des éléments naturels n’est plus à démontrer. Prenant place dans des paysages bretons sur le point d’être dévastés par le naufrage historique, Erika explore les tourments intimes d’une femme d’âge mûr, isolée et vulnérable, condamnée à affronter la soudaine réalité de sa mort imminente. Construit crescendo comme un revenge movie empreint de suspense, le récit puise son inspiration dans le roman gothique, le romantisme noir et le cinéma expressionniste, offrant ainsi une atmosphère à la fois envoûtante et oppressante. La mise en scène s’appuie sur une capacité à créer des univers visuels qui bouleversent bien au-delà de leur beauté plastique : une tristesse sourde, une mélancolie persistante et une tension dramatique latente s’en dégagent, transformant la douleur intime de l’héroïne en une expérience sensorielle et émotionnelle d’une rare intensité.




