Président

Ciro Guerra

Colombie

En 4 films de court métrage et 4 de long métrage, Ciro Guerra nourrit une œuvre très personnelle, une nouvelle vision de la Colombie, témoin d’une génération dont la volonté affirmée est de se réapproprier ses espaces. « Nous avons grandi prisonniers des villes. Des villes pleines de violence, d’insécurité, d’inégalités et de pauvreté. La génération actuelle tente de revenir à ses espaces abandonnés et de chercher en eux une véritable identité ». Après un premier film en noir et blanc, La sombra del caminante (L’Ombre de Bogota) où la texture onirique de son cinéma marque immédiatement, Ciro Guerra est sélectionné au Certain Regard du Festival de Cannes en 2009 avec son deuxième film Los viajes del viento (Les Voyages du vent) « Un voyage vers le commencement, vers l’esprit, vers notre âme ». Son troisième long métrage El abrazo de la serpiente (L’Étreinte du serpent) est une expérience sensuelle où le cinéaste tisse un dialogue entre différentes cultures. Le film remporte le Art Cinema Award à la Quinzaine des Réalisateurs en 2015, il est le premier film colombien à être nommé pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Pajaros de verano (Les Oiseaux de passage), récit cosmique sur la naissance des cartels de la drogue dans le désert de la Guajira est présenté en Ouverture la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Ciro Guerra est actuellement en post-production de son cinquième long métrage adapté du roman de J.M Coetzee, Waiting for the Barbarians avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson.

Membres du jury

Amira Casar

France, Royaume-Uni


Actrice européenne pluridisciplinaire et polyglotte ayant grandi entre la France et l’Angleterre, formée au conservatoire National d’art dramatique de Paris, Amira Casar joue aussi bien au théâtre qu’au cinéma, à la radio qu’à la télévision. Elle a été en compétition au Festival de Cannes 7 fois et était présente à la Semaine de la Critique en 2002 avec Filles perduescheveux gras de Claude Duty. Elle a joué dans plus de soixante films de cinéastes avant-gardistes tels que Catherine Breillat (Anatomie de l'enfer), les frères Quay (The Piano Tuner of Earthquakes), les frères Larrieu (Peindre ou faire l’amour), Sophie Calle, Werner Schroeter, Bertrand Bonnello, Julian Schnabel, Carlos Saura, Tony Gatlif, Arnaud des Pallières, Rebecca Zlotowski… En 2018, elle joue dans Call Me By Your Name de Luca Guadagnino, Oscar du meilleur scénario. Sur scène, elle a joué notamment dans Hedda GabblerJeanne au bûcher avec la Symphonique de Londres au Barbican Centre, Aunt Dan and Lemon de Wallace Shauwn à l’Almeida Theater de Londres et Les enfants de Saturne de Olivier Py et en 2018 Les trois sœurs de Simon Stone, au Théâtre National de l’Odéon. À la télévision, La Femme qui pleure au chapeau rouge et la série Versailles. Elle a reçu le Prix de l’Académie Charles Cros pour le livre audio Trop de bonheur d’Alice Munro et a été nommée au grade de chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

© Photo: Stéphane Cardinale

Marianne Slot

France, Danemark


Marianne Slot a créé sa société Slot Machine à Paris en 1993, convaincue qu'il n'y avait que depuis la France qu'elle pourrait avoir les moyens de produire un cinéma d'auteur international exigeant. Depuis plus de 25 ans, sa filmographie confirme sa vision éclairée : Lucrecia Martel, Bent Hamer, Malgoska Szumowska, Paz Encina, Lisandro Alonso, Emma Dante, Marian Crisan, Juliette Garcias, Yeşim Ustaoğlu, Sergei Loznitsa, Naomi Kawase et Benedikt Erlingsson dont le long métrage Woman at War était en compétition à la Semaine de la Critique lors de la dernière édition. Elle a aussi co-produit tous les films de Lars von Trier depuis Breaking the Waves (1995) jusqu’à The House That Jack Built (2018). Son expertise du cinéma d'auteur international lui a valu d'être nommée présidente de la commission d’aide aux Cinémas du Monde du CNC, fonction qu'elle a occupée de 2013 à 2015.

© Photo : Laurent Campus

Djia Mambu

Belgique, République Démocratique du Congo


Djia Mambu est journaliste et critique de cinéma belgo-congolaise. Elle a travaillé pour Radio Canada et collabore avec plusieurs rédactions dont AfriculturesAfriciné ou encore pour les chroniques du magazine Awotele du JT Afrique de TV5 Monde. Djia fait partie de la commission de Fonds Jeune Création Francophone et du jury des Trophées francophones de Cinéma. Elle est chargée de programmation du Festival international de films du Congo (CIFF) à Goma en République démocratique du Congo, et de distribution à Maziwa Makuu Films dans la région des Grands Lacs. Membre de la Fédération Africaine des Critiques de Cinéma (FACC), elle est en charge du Département Afrique de la Fédération internationale de la Presse Cinématographique (FIPRESCI). Auteure de l'ouvrage très remarqué Peau Noire, Médias Blancs, elle a publié Des étoiles jaunes sur fond bleu in Créer en post-colonie 2010-2015 : Voix et dissidences belgo-congolaises, sur l’ascension des comédiens et comédiennes congolais.es de la diaspora. En 2018, elle a fondé les Journées VisuElles, un festival de films à Ottawa dédié aux femmes au cinéma. 

© Photo : Élise Ortiou Campion

Jonas Carpignano

Italie, États-Unis


Jonas Carpignano est un réalisateur italo-américain vivant dans le sud de l’Italie. Après avoir travaillé des années dans l’industrie du cinéma, il commence à faire ses propres courts métrages dont un, A Ciambra, remporte en 2014 le Prix Découverte à la Semaine de la Critique. Un an plus tard, il revient à la Semaine de la Critique avec le long métrage Mediterranea qui, par la suite, remporte de nombreux prix dont le Prix du Meilleur Réalisateur aux Ghotam Awards. Mediterranea est également nommé pour trois prix aux Independent Spirit Awards. Jonas participe à Next Step organisé par la Semaine de la Critique où il travaille sur son deuxième long métrage, A Ciambra. Martin Scorcese est le producteur exécutif de ce film qui, projeté pour la première fois lors de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2017, lui permet de gagner le Label Europa Cinemas du Meilleur film européen. A Ciambra est choisi pour représenter l’Italie pour la sélection des films étrangers aux Academy Awards. Également nommé meilleur film italien par le Syndicat National Italien des Critiques de Films (SNCCI) le film permet à Jonas de gagner le prestigieux prix du meilleur réalisateur David di Donatello, l’équivalent des Oscars en Italie.

© Photo : Isabella Torre