« Petite nature est assez autobiographique. J’ai eu envie de le développer pendant que je faisais Party Girl, qui impliquait ma famille et mon territoire d’origine, et durant lequel j’essayais de me souvenir du moment où j’ai senti intimement que je partirais. Je me souviens me l’être formulé très tôt. J’avais le désir d’un film sur le passage d’un âge à un autre, avec un personnage au seuil de l’adolescence, face à une multitude de questions impérieuses. Rien de ce qui concerne l’enfance n’est petit. J’avais envie de filmer à hauteur d’enfant, d’offrir le regard d’un enfant sur le monde et non pas celui d’un adulte sur l’enfance. 


Il y a une forme de réalisme qui est une filiation avec un cinéma de veine sociale. C’est une manière de rendre compte d’une réalité qu’on ne peut pas complètement travestir pour le plaisir d’une fiction ou d’une esthétique. Il faut être précautionneux dans la façon de la manipuler. Le geste romanesque réside dans la dramaturgie. C’est l’histoire d’une conquête. J’ai voulu éviter le langage documentaire d’une caméra portée, heurtée, tout en captant cette énergie, qui dialogue avec des cadres posés et de la mise en scène.


Quand Aliocha Reinert est arrivé, on s’est dit avec le chef opérateur que c’était une torche ! Cette blondeur, cette peau qui prenait la lumière, ce regard bleu, il avait une cinégénie incroyable. Intense et gracieux. Son mélange de physique angélique et de nervosité intérieure est vraiment singulier. Il est capable de colère et d’une dureté presque surprenante pour son âge. »