« On voulait faire une comédie romantique loufoque qui jouerait avec les conflits actuels comme le culte de la célébrité, la montée de l'extrême droite et la crise des réfugiés. On pensait à des stéréotypes d’emblèmes culturels actuels pour le personnage principal (stars de la télé réalité, riches aristocrates, PDG, musiciens connus) mais aucun n’était suffisamment emblématique pour le Portugal.

On savait qu’on voulait travailler avec Carloto Cotta, l’acteur qui joue Diamantino. Ses personnages sont attachants et hilarants et il les joue avec énormément de générosité et de créativité. Sitôt qu’on a pensé à lui, on a imaginé un génie du football super riche et naïf - l’icône portugaise la plus emblématique qui existe. Le film est venu aussi sec - l’acteur, le personnage, l’histoire - et c’était génial. On a écrit le scénario avec Carloto en tête, mais en inventant un héros très touchant, lors du tournage, il a insufflé une vraie émotion au film.

On est tombé amoureux de Diamantino, alors que dans nos films précédents, à mon avis, nous nous étions tenus quelque peu à distance des personnages. Deux textes de David Foster Wallace qui parlent du sublime du sport et de l’innocence radicale au cœur même du génie athlétique, Roger Federer as Religious    Experience et How Tracy Austin Broke My Heart ont été les deux inspirations principales pour notre film. Des films à grand public nous ont aussi beaucoup inspirés - des comédies loufoques comme Trouble in Paradise et Sullivan’s Travels.

Des réalisateurs indépendants ont également été d’importantes sources d'inspiration, comme Kenneth Anger et Andy Warhol ; la manière dont ils s’approprient et détournent la pop culture nous a toujours enthousiasmés. On tente d’arriver à une alchimie similaire, un équilibre précaire qui permet de faire du kitsch quelque chose de sublime. »