Un film de loup-garou, ce n'est pas la voie la plus facile pour un premier long métrage...
En fait je n'ai pas voulu faire un film de loup-garou, je déteste les films de loup-garou ! Je voulais avant tout raconter l'histoire d'une jeune fille qui découvre la bête en elle et doit décider si elle veut la rejeter ou l’accepter. Un récit initiatique raconté de façon réaliste, dans lequel nous injectons un détonateur, en l’occurrence, l’élément « loup-garou ». Notre objectif était de faire oublier aux spectateurs les dogmes préexistants en matière de loups-garous : il n’y a donc ni pleine lune, ni hurlements, ni sourcils broussailleux dans le film…


Qu'est-ce qui vous a attiré dans le jeu de Lars Mikkelsen ?
Lars est l'un des meilleurs acteurs danois aujourd’hui. Il est tellement doué ! Tout est incroyable chez lui : son timing, son implication dans le personnage, sa compréhension de sa psychologie… Et j’aime le côté intriguant de son regard. Il y a une profondeur cinématographique dans ses yeux, comme si quelque chose s’y cachait.

Pour Marie, sa fille si mystérieuse, vous avez en revanche choisi une actrice non professionnelle, Sonia Suhl…
Oui, après un casting de 400 amatrices venant toutes du Jütland, la région où nous comptions tourner. Je voulais que mon actrice soit vraiment dans son élément pendant le tournage. Or Sonia est née et a grandi à 1h30 du lieu. Son père est pêcheur et elle même a déjà travaillé dans une usine de poisson. Évidemment cela m’a conquis ! Surtout, elle a quelque chose de spécial. Elle est belle, fragile, mais cache aussi quelque chose de sombre. Elle a aussi un regard très mystérieux ! Nous l’avons coachée pour lui donner les bases du jeu, mais nous avons tout fait pour conserver son innocence.