Pourriez-vous nous dire quelle est l’origine de ce film?
Un de mes meilleurs amis a perdu sa fiancée encore jeune. Elle a été malade pendant longtemps avant de mourir. Mais même connaissant son état, sa mort nous a surpris. J’ai vu mon ami un vendredi pour le houmous, avant qu’il ne parte à l’hôpital, et quelques jours après il m’apprenait qu’elle était décédée. Plus tard dans la journée, nous sommes allés avec des amis lui tenir compagnie chez ses parents. Comme il n’est pas aisé de parler dans de telles circonstances, on se taisait. Quelqu’un a rompu le silence pour demander: « il reste de sa marijuana médicinale? » Tout le monde l’a regardé, surpris par la question et quelque chose à ce moment précis semblait tellement étrange et réel, que cela m’est resté en tête pendant longtemps.

Mère et père sont confrontés à la même perte, mais qu’ils vivent chacun à leur façon…
La deuxième phase dans la genèse du film a été le décès de ma tante à un jeune âge. Je me suis alors rendu compte que chacun réagissait à la douleur de façon différente et surprenante. Pareillement, Vicky, la mère, et Eyal, le père, réagissent et font l’expérience de la perte et du deuil différemment, mais l’intention est la même - ils veulent le faire chacun à sa manière, sans se soucier de qui que ce soit. Elle veut retourner à sa vie habituelle coûte que coûte, tandis que lui fuit justement cette routine.

C’est difficile de trouver un équilibre entre la comédie et le drame. C’était un défi pour vous de combiner larmes et rire?
Bien sûr. La meilleure façon d’aborder cela a été de ne pas forcer les comédiens à être drôles pendant le tournage. Ils devaient se concentrer sur les scènes, réagir à leurs partenaires, ce qui est déjà assez compliqué. Le comique provient des situations, du drame lui-même, du cadrage, des mouvements de caméra et du son. C’est du moins ce que j’ai essayé de faire. Ça a été une négociation de tous les instants avec mes collaborateurs pour rester comique sans sacrifier le dramatique ou essayer à tout prix à faire rire, pour garder le naturel. Au final, nous trouvions l’humour dans les petites choses, les détails, comme un moyen aidant les personnages à faire face au drame.