À propos de Supersilly

par Thomas Fouet

Au fil de tableaux où s'entremêlent traits et imaginaire enfantins, et visions monstrueuses ou inconfortables, le film de Veronica Martiradonna opère une coupe franche dans le traumatisme, dont il donne à éprouver tout à la fois la limpidité (celle de l'empreinte qu'il laisse derrière lui) et la complexité (quelles en sont les coordonnées exactes ?). Dans cette animation brillante, d'une inventivité constante, où la fraîcheur et l'innocence se disputent à la frontalité de ce qui est montré, c'est une adresse directe au public – une communication d'inconscient à inconscient – qu'opère la cinéaste.

Je ne sais pas comment me faire aimer, c’est une douleur qui ne me quitte jamais et dont je ne sais que faire. J’ai donc décidé d’en faire un film : SUPERSILLY.
J’espère remplir le cœur des spectateurs.
Je vous offre mon coeur en sucre-cerise: attention, c’est fragile ! 
Plus on approfondit, plus les choses se compliquent, j’essaye de les simplifier avec des dessins. 
Les images sont stylisées, rigolotes, comme si on les voyait à travers des yeux d’enfant : toujours à la limite de ce qui est mignon et ce qui est fou. 
La création sonore est éclectique, dense et variée. 
Chaque scène a sa propre composition qui intensifie l'ambiance et les émotions du visuel, créant une atmosphère encore plus enfantine, étrange et frontale. 
“Je n’existe pas, mais je suis inspirée de faits réels,” dit Bunny Girl.



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