PRAY TO THE THUNDER
de Ananth Subramaniam
Dans une ville tamoule de Malaisie dominée par un prêtre autoritaire, Thunder, une jeune femme rebelle, canalise sa colère en jouant avec son groupe punk sur la scène du village, habituellement réservée aux processions religieuses du prêtre. Leur musique électrise la jeunesse mais provoque la colère des traditionalistes, déclenchant un affrontement entre modernité et superstition. Alors que la tension monte, Thunder découvre un pouvoir mystique, menaçant de faire basculer cet équilibre déjà fragile.
Farouchement déterminé à visibiliser l’identité tamoule dans son cinéma, Ananth Subramaniam, réalise des films de genre où de multiples couches explorent les liens de sa communauté. Après son court métrage ludique et politique Bleat! — qui mettait en scène un bouc enceint et abordait les attentes genrées ainsi que le décalage entre les générations — Pray to the Thunder prend place dans la communauté punk d’une ville tamoule. Dans une veine mystique et fantastique, le film accorde une place centrale à la musique live, qui devient ici un outil de résistance contre le contrôle social, et parle de la survie d’une identité singulière à travers les générations. Faisant toujours la part belle aux touches de comédie, Ananth Subramaniam renverse avec finesse les clichés profondément ancrés dans la société afin de railler la culture dominante et sa perpétuation des stéréotypes racistes sur les Indiens. Au profit d’un réalisme quotidien, il espère créer un espace où la comédie peut s’épanouir dans des cadres autrefois cantonnés à la tragédie.




