À la fin des années 50 à Tijuana, la jeune Martha Elba découvre l’amour, la honte et les secrets familiaux au sein d’un foyer marqué par la jalousie et les nuits des cabarets de son père. Dans le tumulte des désirs et des désillusions adolescentes, elle observe la lente désintégration du couple que forment ses parents. Son regard devient celui d’une génération en éveil, témoin de la perte de l’innocence et de la naissance du doute.
Après Ella se queda, premier geste de cinéma envoûtant et inquiétant, Nabor s’inspire de l’adolescence de la grand-mère maternelle de la réalisatrice pour faire émerger, à partir des souvenirs familiaux, une chronique intime et universelle. On y retrouve l’effervescence d’une ville-frontière, les contradictions d’une époque en mutation et le regard aigu d’une jeune fille face à la complexité du monde adulte. Dans un aller-retour subtil entre réalisme et rêverie, la mise en scène capte la douceur et la ferveur d’une famille débordante, portée par ses excès, ses silences et ses élans d’amour. Le regard libre et généreux de Marinthia s’y déploie avec une sensibilité rare. Cinéma anachronique et semi-expérimental, son œuvre se distingue par la minutie des décors, ainsi que l’utilisation de multiples formats (35 mm, 16 mm et 8 mm), conférant à chaque choix esthétique une sophistication qui nourrit pleinement la richesse du récit.




