LADRONES DE CUADROS
de Juan Pablo Villalobos
Après avoir été témoin d’un meurtre, Arcadio, un peintre désabusé devenu livreur à Mexico, échappe de justesse à une tentative d’assassinat et se réfugie chez sa grand-mère, dans l’État d’Oaxaca. Au fil des jours paisibles passés dans le village, il rencontre une mystérieuse restauratrice d’art finlandaise et s’attribue volontairement certaines toiles de sa grand-mère — jusqu’à ce que le tueur, étrange et inquiétant, finisse par retrouver sa trace.
Ladrones de Cuadros est une fusion de genres — un drame contemplatif percuté par un thriller absurde. Il explore de multiples variations autour des notions de visible et d’invisible — de ce que nous montrons et dissimulons aux autres, et à nous-mêmes — autrement dit, du concept même de représentation. Le film interroge également la vérité et les croyances, ainsi que l’Histoire que nous choisissons de raconter en tant que société. Ce thème trouve une résonance particulière dans le travail de Juan Pablo, profondément marqué par l’archéologie — une discipline qui, en soi, révèle ce qui se cache sous la surface de chacun de nous. Il aborde aussi la question de l’héritage, de la manière dont nous nous l’approprions, et, par extension, celle de l’appropriation culturelle — un enjeu particulièrement fort dans un pays marqué par la colonisation. Juan Pablo a choisi de situer le film dans sa région natale, l’isthme de Tehuantepec — une région zapotèque du sud tropical du Mexique, souvent ignorée dans les récits de prospérité et de visibilité.




