HAPPY HARDCORE

de Róisín Burns

Next Step 2025

France

Long métrage

Liverpool, 2004. Sean, 17 ans, déserte son poste en Irak en pleine guerre et revient en Angleterre. En cavale, il retrouve sa sœur, Saoirse, la personne qui compte le plus pour lui. Traqué par l'armée, il est contraint de se cacher dans un tunnel. Les jours passent. Sean est bientôt rattrapé par la violence et la solitude qu’il a tenté de fuir.

Habitée par l’obsession de filmer sa région natale et une jeunesse désœuvrée, Róisín ancre son cinéma dans les milieux populaires du Nord de l’Angleterre. Elle explore, à travers ses personnages, des territoires proches de ceux des débuts de Ken Loach ou d’Andrea Arnold. Nourrie par les souvenirs des jeunes hommes avec lesquels elle a grandi — figures marquées par l’errance et la débrouille — elle interroge la construction des identités masculines, la violence contenue, mais aussi les failles et les désirs inavoués. Pour évoquer le lien fraternel, puissant et complexe entre les adolescents, le projet accorde une place centrale à la musique et aux fêtes. À travers l’expérience physique et intense de l’écoute, le happy hardcore devient un vecteur d’immersion sensorielle inédite, traduisant autant l’énergie brute que le chaos émotionnel des personnages. Róisín s’approprie ces univers sociaux en y insufflant une touche de comédie noire, un esprit punk, et une sensualité diffuse. Cette combinaison atypique lui permet de réinventer une certaine vision du cinéma britannique, en conjuguant réalisme social et poésie subversive.