Un peu moins de 90 km séparent Douvres et Calais. D’une rive à une autre, l’une en face de l’autre, comme un miroir, l’une et l’autre se regardent pour l’éternité. Deux langues, deux cultures, deux histoireset pourtant il suffit d’une heure pour traverser toutes les barrières qui les séparent. Ces deux espaces c’est la construction du premier film d’Aleem Khan, scénariste et réalisateur de After Love, une histoire d’amours au pluriel, touchante et profondément humaine. « Tous les espaces sont occupés par tous les personnages » rapporte Aleem Khan. Les barrières ils les détruits pour en faire un récit complexe et nuancé. « Ce n’est pas une œuvre autobiographique même si je me suis inspiré de ma vie, notamment de la relation entre ma mère et mon père, pour écrire cette histoire » explique Khan. L’histoire est portée par deux femmes, qui, à l’image des rives de Douvres et Calais, sont à l’opposé l’une de l’autre. Pourtant elles sont unies par une relation unique, celle de leur mari partagé « L’une à des choses que l’autre n’a pas mais elles se complètent dans cette situation qui n’est pas simple, ni pour l’une, ni pour l’autre. Toutes les deux ont partagé une version différente de cet homme. C’était important pour moi de montrer que ces deux femmes ne sont pas rivales malgré la situation. Elles sont connectées par le mensonge mais aussi par d’autres choses comme ce petit garçon qui est le lien le plus fort entre les deux » conclut le réalisateur. Avec un récit qui évite les clichés, Aleem Khan offre une œuvre forte.