À propos de Brutalia, Days of Labour

La virtuosité semble le maître mot de Brutalia, Days of Labour,dont chacun des plans minutieusement composés renvoie métaphoriquement à la structure stricte du microcosme qu’il prétend étudier. Avec une obstination froide, et une ironie que ne cherche pas à dissimuler le discours malicieusement entomologique, Manolis Mavris décrit un groupe d’individus déshumanisés et interchangeables, en proie à une violence endémique institutionnalisée. Il creuse ainsi le sillon d’un cinéma grec qui, entre fascination et répulsion, distille aussi bien l’étrangeté que le trouble, et refuse au spectateur la facilité d’un récit confortable. Au-delà de la satire, le conte allégorique se mue en véritable film-monde aux échos multiples et persistants.

À la Semaine de la Critique